Helevorn l'Elfe noir

Une chevauchée de ténèbres. Dans les profondeurs où je suis né, haine, colère, l'apprentissage maudit...des centaines d'années, la fuite vers d'autres terres, vers des contrées plus claires. S'instruire du soleil, apprivoiser ses prunelles à côtoyer le jour, a côtoyer des peuples, a découvrir leurs cultures, leurs philosophies, leur façon de combattre, leurs coutumes, voyager toujours plus loin, faire des rencontres par dizaines, par centaines...penser "longtemps", puis accepter l'éphémère de toutes choses.

Du haut de mon immortalité, je connais l'impermanence des choses, j'ai lu, écouté, vu tant en ce monde, et en tant d'autres que je sais a quel point je suis encore ignorant de tout, a quel point tout ce que je touche, tout ce que je goûte, tout ce que je respire et ce que je regarde n'apparaît que de la façon dont je l'appréhende, je sais a quel point la Vérité n'existe pas et a quel point nous sommes condamnés a demeurer seuls.

J'arrive sur ces terres, pauvre et démuni, au milieu de hautes forêts de conifères, où la neige pare le paysage d'une pureté virginale, et où bientôt le sang coulera à flots, peut être le miens, mais mêlé à celui de beaucoup d'autres, ceux pour lesquels mes mots n'auront pas été assez vifs. La lame tranchante de mon verbe supplantée par la pointe acérée de ma dague...